Citroën : La genèse
Créé par André Citroën à la sortie de la première guerre mondiale, la marque CITROËN a célébré ses 100 ans en grande pompe en 2019 lors d’un rassemblement historique à la Ferté-Vidam. La marque aux chevrons a été, tout au long du vingtième siècle, synonyme de créativité et d’innovation, créant une communauté de fans inconditionnels en France et dans le monde entier.
Malgré la subtile combinaison, d’une part d’un marketing et d’une publicité sans précédents, Croisières Noires et Croisières Jaunes, utilisation de la Tour Eiffel comme panneau d’affichage pendant 8 ans, et d’autre part de la rationalisation industrielle du Taylorisme permettant de proposer la première « voiture de série » produite en Europe, l’audace et l’avant-gardisme de son créateur ont eu du mal à résister aux conséquences de la crise de 29.
Grèves, prix de vente trop bas et développement de la Traction Avant ont conduit l’entreprise à la liquidation et contraint l’état Français à demander à la firme MICHELIN de sauver ce fleuron de l’industrie automobile française en décembre 1934. André Citroën décèdera moins d’un an plus tard.
Citroën sous l’ère MICHELIN
Son successeur, l’audacieux Pierre Boulanger, sera à la hauteur. Si la deuxième guerre mondiale et l’occupation ont contraint les ingénieurs à emmurer littéralement le projet de la 2CV (dans une grange de la Ferté-Vidam), la Traction Avant aura eu le temps de montrer ses qualités routières. Ses performances et son comportement hors du commun auront su être mis en valeur, tant pas les bandits que par la résistance Française, devenant par la même une icône de la libération et du génie hexagonale.
Peu de temps après la libération, les projets d’avant-guerre refont surface et les contraintes et la simplicité qui ont dirigé la rédaction des cahiers des charges de la 2CV et du Type H sont d’autant plus pertinentes dans cette période de reconstruction. C’est cependant sur la vieillissante Traction Avant qu’apparu une autres des innovations les plus marquantes de l’histoire automobile française, la suspension hydropneumatique.
La DS, ce vaisseau spatial atterri au beau milieu du mondial de Paris 1955, bouscula le monde entier par l’audace de sa ligne, son confort et sa technologie. Génial coup de crayon de Flaminio Bertoni, la DS prenait littéralement vie grâce à ses suspensions et le coup de vieux donné à l’ensemble de la production automobile mondial, et particulièrement Européenne fut historique, valant à la DS d’être l’une des voitures les plus révolutionnaires de l’histoire automobile.
Citroën sous l’ère PSA
En 1975 une foi encore l’état Français doit intervenir pour sauver la marque, tant ses dépenses pour développer des solutions innovantes manque de réalisme dans le contexte post choc pétrolier de 1973. Frais de recherche délirants, absorption de Maserati, qui aura permis de motoriser la SM de son fabuleux V6, voie sans issue du moteur Wankel, développement de la GS et de la CX etc. … Michelin lâche l’affaire et c’est à Peugeot que le Président de la République confie la tache de redresser à nouveau CITROËN pour donner naissance au groupe PSA.
S’en suit une période sombre aux modèles abâtardis par le conservatisme de Peugeot, mais la rentabilité retrouvée, des modèles phares accompagnés d’une communication créative repointe le boute de leurs nez aérodynamiques, la BX, l’AX puis la XM, bien que motorisées par des motorisations du Lion renoueront avec les qualités si particulières des modèles aux chevrons.