Sa silhouette et surtout sa face avant en V sont reconnaissables entre toutes :
c’est le Split
!
Le premier d’une longue saga de Combi se nomme ainsi en raison de son pare-brise à la séparation bien marquée (split en anglais). Fabriqué depuis 1950, il détient le record de longévité en production en Europe.
Au début des années 50, VW avait le vent en poupe avec la Coccinelle, c’était certainement dû au souffle de la turbine de son moteur arrière. Née d’une idée dessinée sur un carnet en 1947 …
une camionnette économique de petite taille
, le
Bulli
(son surnom allemand) allait vite conquérir le monde.
En exagérant à peine, le Combi Split est
une grosse coccinelle
équipée de réducteurs pour lui permettre de transporter du poids avec agilité. Un véhicule révolutionnaire, infatigable, efficace et polyvalent.
Utile à tout et à tous, ce petit camion va connaître une success story sans égal dans le monde de l’utilitaire et pas que, puisqu’il sera décliné à toutes les sauces pour notre plus grand bonheur.
La Cox c’est la voiture du peuple, le Combi c’est le Van du peuple.
Le Combi, on peut tout faire avec ; il est à l’automobile ce que l’aspirine est au médicament.
Avec ses versions vitrées (de 11 à 23 fenêtres), on peut dire que VW a inventé le monospace. La firme au loup a popularisé le minibus, la camionnette, la grande brouette de chantier, le camping-car etc : c’est
le couteau suisse allemand
en quelque sorte.
Le Combi est modulable : le matin vous transportez 8 personnes et l’après-midi, une fois les banquettes enlevées (quelques écrous à ailettes à dévisser), vous obtenez une plateforme bien plate pour charger des cartons lourds à livrer.
Les pros, les artisans se délectent de ses qualités et lui font porter leurs couleurs, leurs logos, leurs slogans. Le Split devient très rapidement
un fantastique vecteur de publicité
pour toutes les enseignes.
Le slogan de Volkswagen aurait pu être « Nous avons inventé un nouveau type de véhicule, à vous d’inventer la vie qui va avec ! ».
Le Combi ? Un véhicule cool … brother !
Le Split est devenu l’icône des hippies et a été
assimilé au Flower Power
dans les années 70. Il était robuste, pas cher et facile à trouver après la sortie du Combi Bay Window et pratique pour embarquer des potes autour du monde.
Il suffisait d’une guitare, d’un briquet et de savoir rouler... un peu tard, l’éclairage n’étant pas son fort. Une fois le pouvoir des fleurs (des champignons aussi) et les rêves partis… notre Bulli a rapidement repris du service auprès des
nombreux fans d’un mouvement VW grandissant
à travers le monde.
Il est ensuite devenu un objet de collection de (trop ?) grande valeur. Un Combi Split vaut maintenant 2 (à 3) fois plus qu’une Coccinelle Split à état équivalent.
La genèse d’un mythe
On doit le Combi à l’importateur VW hollandais Ben PON et aux astucieux employés de l’usine de Wolfsburg. Faute de chariots, ces derniers avaient élaboré, à la demande du patron de l’époque, le major anglais HIRST,
une cariole motorisée à 4 roues
pour déménager des pièces d’un atelier à l’autre. Vous prenez une table, vous lui greffez un châssis tubulaire et des éléments de Kübelwagen et de Cox : 4 roues, un moteur et une boîte, des trains roulants, une banquette et un volant et vous obtenez une « plattenwagen » ou voiture-plateau, sorte de pick-up inversé avec le volant à l’arrière.
En 1947, notre ami Ben, en visite à Wolfsburg, a de suite souhaité les importer. Malheureusement, pour être autorisées à circuler sur route, ces auto-transporteuses devaient avoir le poste de pilotage placé en avant. Une idée de génie lui est venue afin de contourner le problème : en utilisant les éléments de la Coccinelle, placer le poste de pilotage à l’avant de cette auto-plate et mettre chauffeur, passager et matériel transportés, à l’abri, sous une carrosserie. Une idée qu’il a posée, sous la forme d’un « dessin d’enfant » devenu célèbre, dans son carnet de notes :
une volumineuse plateforme de transport entre 2 essieux
. Les bases du Combi étaient jetées, un mythe allait naître de cette réflexion 2 ans plus tard, un gros mythe même, comme dirait Wallace…
Présenté en 1949, il ressemble à la version du dessin de Ben PON ; sa mise en production se fera en 1950. Ses qualités font tout de suite l’unanimité ; une tenue de route inégalée résultante d’
un équilibre parfait entre l’avant et l’arrière
(chauffeur et passagers / moteur et boîte), un large volume et un seuil de chargement bas en latéral, inédit. Le
Kombi
fait 875kg en ordre de marche et peut embarquer 850 kg dont 3 passagers, rouler à 75 km/h en ne consommant que 9 litres aux cent.
Son petit mais vaillant moteur de 25cv refroidi par air et éprouvé sur la Cox, ne craint ni le chaud, ni le froid. Ce Transporter jouit d’une très bonne motricité aux roues arrière, épaulées par des réducteurs (dérivés de ceux du Kübelwagen) qui lui permettent de grimper des côtes à 22%.
Les (principales) versions du Combi Split
COMBIen de versions ? Plein ! Autant que l’on a pu en avoir besoin, le Combi Split initialement créé en tôlé, a été mis rapidement à toutes les sauces : camionnette de livraison pour les artisans et aussi Mini bus pour embarquer 8 personnes, carrosseries spéciales dédiées aux nombreuses administrations (pompiers, ambulances, police, armée, Poste …), taxi d’aéroport, navettes VIP (23 fenêtres) pour hôtels de luxe et riches familles nombreuses, publicités ambulantes, corbillards etc.
On repère
les différents types de Combi Split
par le début de leur numéro de série ; en voici les principaux :
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Le Transporter, l’utilitaire KOMBI : le van tôlé ou camionnette, modèle 21. C’est par lui que tout a commencé ; ce fourgon compact est une bête de somme infatigable, solide, économique à l’usage, il est facile à conduire et il passe partout, par tous les temps … les artisans et les entreprises ont enfin l’outil qu’ils attendaient.
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Le Combi Micro bus « standard » 11 fenêtres, transporteur de personnes et modulable : le 7 ou 8 places, modèle 22. C’est certainement le Split le plus répandu ; il a souvent servi de base aux camping-cars.
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Le Combi Micro bus De Luxe : les Samba 23 et 21 fenêtres , modèles 24/25. Cette version est luxueuse, sa livrée en 2 couleurs est séparée par des baguettes en aluminium garnies d’un jonc coloré, il a des butoirs de parechocs, du chrome et de l’alu un peu partout, des vitres de toit teintées, des vitres supplémentaires à l’arrière et surtout, un long toit ouvrant qui fait toute la différence en été.
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Les Combi pick-up, simple et double cabines modèles 26, permettent d’embarquer de 3 à 6 ouvriers et tout leur matériel sur des chantiers même difficile d’accès. Il en reste peu en bon état, la plupart ont fini à la casse, rincés comme des vieilles brouettes.
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Le Combi camping-car : « les loisirs en vue sans caravane au … » ; une maison sur roue pour séjourner comme et quand bon vous semble. Les Combi Westfalia sont les plus courants et les plus prisés de nos jours, mais un grand nombre d’équipementiers ont tiré parti du potentiel du Micro bus pour l’aménager astucieusement : Devon, Campmobile, Sundial, Caravelle, Danbury, sont les plus connus. On peut dire que c’est Westfalia qui a inventé la Van Life et lancé la mode des camping-cars en 1951 !
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Le Combi ambulance (modèle 27) et toutes les carrosseries spéciales qui répondaient aux besoins les plus fous. La structure même du Combi lui a permis toutes les adaptations.
Type 2 ou Type 1 ? La confusion dans les esprits …
Le type 1 chez VW, c’est la Coccinelle ;
le Combi étant le deuxième véhicule de fabrication Volkswagen
, il se retrouve appelé Type 2. Et … le Combi Split qui est le premier type des types 2, se retrouve nommé Type 1, du groupe Transporter. Type 1, c’est Juste son prénom … vous suivez ?
Fabriqué partout dans le monde, à l’instar de la Coccinelle, le Combi Split a pu bénéficier comme elle d’un réseau de concessionnaires très développé ; en 1966, VW était présent dans 136 pays avec plus de 8 000 points de vente. A l’aube de l’année modèle 1968 et de l’arrivée de son successeur, le Combi Bay Window,
plus de 1,8 million de Combi Split auront été produits
. Si « ça » ce n’est pas une success story…
L’histoire du Split ne va pas s’arrêter là
, puisqu’elle va se poursuivre au Brésil avec la construction du Combi Split Brésilien jusqu’en 1975, mi Split mi Bay Window.
Si vos finances vous le permettent, allez-y, foncez vers un Split, vous roulerez en famille ou entre potes dans une ambiance inégalable et toujours avec la banane (à Split).
Le saviez-vous ?
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« Combi » vient de l’allemand Kombinationenwagen : « multi-usage ».
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Les Combi Split ont été fabriqués à Wolfsburg jusqu’en 1956 et à Hanovre ensuite.
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Le Combi a une carrosserie autoportante, d’un seul bloc, contrairement à la Cox qui a une coque boulonnée sur un châssis indépendant.
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Le millionième Combi est sorti des chaînes de production en 1962, soit 12 ans après son lancement (un Samba De Luxe 23 fenêtres).
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Le Combi Split ne fait que 21 cm de plus en longueur qu’une Coccinelle Split.
