Passer derrière la Golf 1 ne s’avérait pas évident, tant son succès fut impérial.
Tout comme pour un bon film, le deuxième opus se doit de marcher et si possible de dépasser les scores du premier. Volkswagen avait la pression
à la sortie de la Golf 2
à l’été 1983 : réussir un changement sans pour autant dérouter les clients qui avaient validé la première version du « tout à l’avant ».
La Golf de deuxième génération : évolution, pas révolution.
Autant « révolution » il y avait eu chez VW pour passer de la Coccinelle à la Golf 1, autant « évolution » il devait donc y avoir pour succéder à la première des GOLF.
Toutes les bases de ce que la clientèle était en mesure d’attendre étaient posées, VW
ne partait plus d’une feuille blanche
et devait faire avec 2 données essentielles : un historique de vente et une clientèle potentiellement séduite par une concurrence qui avait eu le temps de réagir depuis la sortie de la Golf en 1974.
L’étude de la Golf 2 démarre en... 1978,
alors que la One cartonne
. A partir de l’existant, plusieurs études de style sont lancées et c’est finalement celle du bureau de design de la marque qui sera conservée. A sa sortie, la Golf 2 se caractérise par une
posture plus généreuse
, elle prend 17 cm en longueur, 5 en largeur et 7 en empattement. Clairement, la 2 s’annonce plus habitable que sa sœur ainée et ne renie pas sa filiation.
De la 1 à la 2… C’est quoi qui change ?
La Golf 2 s’est un peu arrondie sur les arêtes et affiche un CX de 0,34 contre 0,40 pour sa devancière. Les repères visuels restent en place : de face on retrouve une calandre à barrettes, le sigle au centre, les phares (2 ou 4) restent ronds. De côté,
on reconnaît bien la silhouette de la Golf,
que ce soit en 2 ou 4 portes ; les piliers « A, B et C », les portes, les vitres, le dessin du hayon … tout y est. L’arrière se modernise un peu du côté des feux, le hayon bien pratique est toujours là, même les parechocs semblent sortis du même moule que ceux de la Golf 1. Tout est fait pour que le client ne soit pas dépaysé
dans son univers VW
.
La nouvelle Golf est plus spacieuse
, mieux insonorisée, son intérieur est toujours aussi « germanique » (entendez « pas très fun »), ses sièges avant sont plus enveloppants et (un peu) plus confortables. Côté châssis, un berceau moteur rapporté, des silentblocs moteur et boîte de meilleure conception,
offrent un confort de roulage
et amoindrissent les vibrations de la machine … si vous avez déjà roulé en Golf 1 Diesel, vous comprenez l’idée.
De nouveaux combinés ressorts et amortisseurs, contribuent eux aussi au confort et à la tenue de route. Les grands gagnants seront donc les passagers arrière : en plus de s’y sentir bien, il y a enfin de la place à l’arrière de la Golf.
La direction assistée apparaît en option sur certaines versions, tout comme l’ABS. Côté freinage, les GTI vont enfin bénéficier de
disques sur le train arrière
.
Les évolutions esthétiques de la Golf 2 : différences entre phase 1 et phase 2
La Golf 2 a connu un seul vrai changement esthétique entre 1984 et 1991 ;
ce relooking a eu lieu
avec l’année modèle 1988.
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Gros boucliers avant
(avec spoiler en 2 parties) et arrière à la place des parechocs fins typés Golf 1.
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Les portes avant
perdent leurs petites glaces
en triangle au profit de grandes vitres.
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Les
rétroviseurs s’arrondissent
un peu et sont placés plus en avant.
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Baguettes latérales plus larges,
calandre à 4 barrettes
au lieu de 7 avec sigle VW (un peu) plus gros.
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Un
petit sigle rond VW
est apposé au centre de la jupe arrière.
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Intérieur
: nouveaux sièges, commodos, volant.
Dans les années 90, nombreux ont été
les propriétaires de Golf 2
à rajeunir leur auto grâce aux changements de parechocs par des boucliers de deuxième génération. La plupart du temps, cette transfo s’accompagnait d’un changement d’extensions d’ailes et de baguettes par celles de la G60.
De nos jours, on fait l’inverse … allez comprendre !
Les motorisations de la Golf 2
La grande évolution en matière de moteur chez VW, sous l’ère de la Golf 2, aura été
l’arrivée des poussoirs hydrauliques
à partir d’août 1985 et avec eux, finis les réglages de culbuteurs et les pastilles de compensation d’usure.
A son lancement, les
moteurs fiables de la Golf 1
sont réutilisés pour mouvoir la Golf 2 ; les boîtes de vitesses seront revues et adaptées aux besoins et surtout au surpoids des nouvelles versions.
Plus de détails sur notre page
dédiée à la motorisation Golf 2
.
Les petits moteurs essence : on prend les mêmes et on recommence
Les moteurs 1050 à 1600 à carburateurs sont des évolutions de ceux des premières Golf. Ces mécaniques sont éprouvées, consomment peu et vont faire le job pour servir de base aux futurs développements.
VW a ainsi procédé à
d’importantes économies d’échelles
, comme de nombreux autres constructeurs (Renault avec son « Cléon », Ford avec son V8 FE, Peugeot avec ses moteurs X et TU etc.), à une époque où l’Europe et le bon sens permettaient encore aux moteurs thermiques d’être fiables. Le nouveau 1800 à carburateur de 90 cv est
un mix entre le 1600 carbu et le 1800 de la GTI
.
La Golf 2 Turbo Diesel : la GTI des Diesel
La
Golf 2 GTD
utilise le moteur 70 cv de l’increvable One Turbo D (CY). Cette Golf
qui reprend le look de la GTI
est sobre comme un chameau et court comme un zèbre, grâce à son petit turbo qui l’emmène à 160. Elle est pleine de qualités, moins sonore et plus confortable, plus spacieuse etc., elle va faire le bonheur des « gens qui roulent ». À l’année modèle 1990, elle va bénéficier de
l’adjonction d’un intercooler air/air
qui fera passer son 1600 à 80 cv (moteurs RA/SB). De son côté, le 1600 Diesel continuera sa trace comme un tracteur infatigable qu’il est.
La Golf 2 GTI 8 soupapes : le tournant était une ligne droite
A sa sortie, les journalistes et les clients restent sur leur faim : ils l’attendaient au tournant et elle est arrivée en ligne droite. 50 kg en plus et pas d’évolution de sa motorisation ; décidemment,
VW gardait tout ce qui marchait côté motorisation
. Son moteur (EV), c’est un moteur de Golf 1 GTI 1800 (DX), nourrit par la même injection K-Jetronic. Elle passera dès mars 1987 à l’injection électronique Digifant (moteur PB) afin de moins consommer et conservera ses 112 CV (à 5 400 tr/min).
Ce moteur finira catalysé
, comme les autres, à la fin des années 80, sur les marchés allemands et en Europe … mais pas en France. Ouf… car avec 98 cv, la GTI 2 8s n’en était plus vraiment une.
La Golf 2 GTI 16 soupapes : remise des pendules à l’heure
La GTI manquait de watt pour contrer la vivacité de la 205 GTI et de ses 130 cv. Volkswagen sort la Golf 2 GTI 16s (KR) en avril 1987 ; avec elle, les GTistes déçus par la 8 soupapes, retrouveront le sourire, leur faim s’apaise. Ce
moteur 16s de 139 cv
(à 6 100 tr/min) à injection K-Jetronic, avait fait ses preuves dans le
coupé Scirocco
dès octobre 1985 et tous l’attendaient dans la compacte.
Le moteur KR est vif et aime grimper dans les tours ; comme le petit 1600 de la première GTI, il aime qu’on le cravache pour en tirer sa quintessence (SP 98 only).
La Golf 2 G60 : son compresseur en escargot la fait courir comme un lièvre
VW frappe fort avec ce moteur à compresseur qui débarque sur le marché des petites sportives en août 1988. C’est un
moteur coupleux
, doté d’une puissance linéaire ; un 8 soupapes (PG et 1H, catalysé) qui développe 160 cv à 5 600 tr/min grâce à l’utilisation d’un compresseur volumétrique déjà présent sur la petite Polo G40.
Cette technique permet une suralimentation par compression de l’air via une spirale mobile en forme d’escargot ; il va équiper les G60, Rallye G60 et le
coupé Corrado G60
. La voiture que VW va mettre autour reprend quasiment tout de la deuxième génération de la Golf 2 16s : gros boucliers et grosses extensions (encore plus bombées).
La G60 arrive à temps pour riposter aux 160 poneys de la 309 GTI 16s.
Classique parmi les classiques, la Golf 2 a su assurer la relève derrière une Golf 1 qui avait fait un tabac. Volkswagen a réussi son pari de
faire évoluer son icône sans révolutionner sa clientèle
; avec 6 300 000 clients qui ont dit « oui » (ou « Ya »), elle place la barre encore plus haut que son aînée.
Au firmament de sa gamme, la GTI 2 qui avait mal engagé la succession
, s’est vite reprise avec une version 16s
et a su raviver la flamme de ses aficionados avec son envoûtante G60.
La Golf 3 qui arrivera en 1992, se mettra au diapason de l’air du temps. Elle poursuivra
un embourgeoisement démarré avec la deuxième génération
, se loupera encore sur sa première GTI avant de se rattraper avec une certaine VR6 … mais ça, c’est une autre histoire à retrouver ici.