La présentation de la 4ème génération de la Golf a lieu au salon de Francfort 1997.
C’est Peter SCHREIER, le papa de la première AUDI TT, qui est chargé de sa conception. Il y a une certaine ressemblance dans les rondeurs et les équipements. L’idée n’est pas de révolutionner la Golf après le succès de la 3 ; il faut présenter une auto plus moderne, bien équipée, bien motorisée, qualitative et être bien placé en tarif sur cet important segment des compactes. Du contenu à prix contenu.
La Golf 4 : un pas de plus vers la technologie ou vers l’embonpoint ?
La Golf grossit et poursuit son embourgeoisement. L’agrément de conduite passe avant tout en cette fin des années 90.
La Golf 4
propose ce que les clients recherchent : le confort, des accélérations, un ordinateur de bord, une bonne sono et la clim. Cerise au Kirsch sur la forêt noire (le gâteau, pas les sapins) : elle a un double airbag, 4 vitres électriques, le freinage ABS et l’ESP ! Forcément, tout ça pèse sur la balance. Elle qui faisait 810 kg en 1974 en fait maintenant 1 250 vingt-trois ans plus tard ; elle semble avoir suivi le régime d’Elvis PRESLEY.
La Golf 4 est développée et produite
sur une plate-forme commune
aux marques du groupe VW. Pour faire des économies d’échelle, VW monte un échafaudage qui s’avère très efficace.
La G4 partage ainsi ses châssis et ses groupes motopropulseurs avec l’Audi A3, la TT, la New Beetle, la Bora et la Skoda Octavia.
Quelles sont les versions les plus notables de la Golf 4 ?
La Golf 4 GTI
Celle qui vient la première à l’esprit, pourtant avec 150 CV pour 1231 kg … peut-on encore parler de GTI avec ce rapport poids/puissance ? Apparue en 1998, elle utilise le même moteur que la TT, s’eut-été étonnant qu’il en soit autrement. Le
20 valves Turbo
, comme on l’appelle, est coupleux et puissant pour un 1800. Ce moteur, poussé à 180 CV pour le groupe VAG, fera son apparition sur la Golf en 2002.
Golf 4 V5
Un étonnant
moteur atmo
issu du célèbre moteur VR6 de la Golf 3, mais amputé d’un cylindre. Mais pour quoi faire peut-on se demander, puisqu’il sort lui aussi 150 cv (10 soupapes) puis 170 cv (20 soupapes) ?! Les moteurs de la GTI et de la V5 sont différents, les courbes de couple et de puissance diffèrent et se complètent. On parle quand même plus de GT que de Sportive.
La Golf 4 V6 4 Motion
Une version encore plus perchée que la GTI, en matière de puissance, d’équipement et de qualités dynamiques avec un châssis évolué, une transmission intégrale à boîte 6 spécifique (basée sur le système Haldex) et un moteur V6, 2.8L, onctueux et performant de 204 cv. C’est un moulin très technologique qui utilise une distribution spécifique, des arbres à cames creux, une admission à géométrie variable et une culasse à 24 soupapes … une usine à gaz quoi.
La V6 4 Motion est puissante et sécurisante, mais sa présentation reste trop banale et trop proche de celle d’une classique Golf Diesel ; le public des connaisseurs en attend plus de VW.
La Golf 4 R32
La réponse aux attentes ? Elle est apparue assez tard, en 2002 : un look plus agressif et un moteur enfin digne du potentiel de ce châssis 4 motion :
un VR6 sous testostérone
. Jugez plutôt : le V(R)6 à 15° passe à 3.2 L, il reçoit une culasse à 24 soupapes, une admission variable… et un brin de préparation. Résultat : 241 cv à 6 250 tr/mn et un couple digne de son nom, 320 Newton mètre.
Son châssis est lourd (presque 1 500 kg !) mais affûté, à
4 roues motrices Haldex
, 4 amortisseurs BILSTEIN, gros freins (ceux de la Passat W8) derrière des jantes à bâtons de 18 pouces, boucliers enveloppants avec prises d’air, une sortie d’échappement de chaque côté qui distille une sonorité qui en promet … Ostentatoire, certes, mais pas vulgaire la R32.
La R32 est à la Golf 4 ce qu’a été la VR6 à la Golf 3 : une vraie compacte sportive dans une gamme un peu pataude. Avec elles, les aficionados de la « petite » VW ont retrouvé le sourire.
Son bouclier avant à 3 larges entrées d’air inspirera bon nombre de fabricants de kits carrosserie pour Golf comme Rieger, DSP ou Dietrich, à la grande époque du tuning.
Le succès dépasse les attentes de VW et les 5 000 exemplaires prévus au départ finiront en 14 000 à l’arrivée.
La Golf 4 TDI
Ce type de motorisation apparue avec la Golf 3 connaît ses heures de gloire avec la quatrième génération de la (grosse) compacte.
Avec la Golf 3 TDI, Volkswagen avait marqué le pas face à la concurrence du segment. Avec la Golf 4, Wolfsburg sort les crocs et enfonce le clou. Forte de son succès, la GOLF4 TDI est produite et évolue en de multiples versions :
TDI 90, 100, 110, 115, 130 et 150 CV
, tous sont basés sur le moteur 1.9L ; injection (classique puis à injecteurs pompes), turbo et cartographie font le reste.
Le Diesel a toujours eu le vent en poupe en France et en Allemagne où les autoroutes favorisent la circulation Intercités à bonne allure. Air du temps sans doute, le patronyme TDI, devient aussi célèbre que le blason GTI et s’associe pleinement à celui de la marque Volkswagen.
Moins chère que la concurrence, mieux équipée, la quatrième génération de la Golf a encore et toujours le vent en poupe et se maintient très bien sur le marché de l’occasion.
La fiabilité de la Golf 4
rassure les acheteurs
et les exemplaires très kilométrés ne font pas peur, que ce soit en essence ou en TDI.
Les versions atypiques à collectionner de ce
jeune youngtimer
restent la V5, la V6 4 Motion et la mythique R32. La Golf 4 était, reste et restera une valeur sûre. En sera-t-il de même de la 5 ? A suivre.